Retour sur le platine, ce métal méconnu

Métal rare et précieux, le platine fait partie des métaux précieux les plus onéreux. Reconnu comme tel depuis des années, il est utilisé en bijouterie mais demeure essentiellement un métal industriel.

Composition et propriétés du platine

Les propriétés du platine ont été reconnues sur le tard : utilisé depuis l’Antiquité en Amérique Latine et en Egypte, sa découverte officielle remonte seulement au XVIIIème siècle, où ses atouts purent réellement commencer à être exploités pour l’industrie. Auparavant, sa couleur semblable à l’argent faisait de lui un bon faux ; c’est pourquoi il fut longtemps rejeté à la mer par les transporteurs de minerais entre continents, afin de limiter son utilisation pour la création de fausse monnaie en argent.

Métal très dense (environ 50% plus dense que l’or), le platine est lourd, et est un excellent conducteur. Sa résistance à l’abrasion et à la corrosion en font un métal prisé dans l’électronique, mais aussi dans la bijouterie, car il est hypoallergénique. Comme les autres métaux précieux, il ne réagit pas à l’aimantation. Le platine nécessite une température très élevée pour être fondu : son point de fusion se situe à 1 768 °C. Une fois refroidi, il est très résistant à l’abrasion mais demeure malléable, et donc sensible sur la durée à la déformation. 

Différents métaux l’accompagnent généralement à l’état naturel, entraînant la naissance d’une famille de métaux, les platinoïdes. Ce groupe rassemble notamment le palladium, le rhodium et l’iridium, qui font notamment partie des métaux les plus chers et les plus rares au monde. 

La couleur du platine

D’un gris argenté, le platine est souvent confondu visuellement avec l’or blanc. Sa couleur légèrement moins brillante, tirant un peu plus sur le gris, et sa résistance font de lui un métal idéal pour la conception de bijoux portés au quotidien, à la fois discrets et élégants comme des alliances. Notons qu’il est extrêmement facile d’entretien, puisqu’il résiste à l’abrasion que peut causer le contact de savon, crème, produit de vaisselle… Il sera donc plus facile de conserver au quotidien une bague en platine qu’une bague en argent, qui marque plus facilement les rayures.

Autre avantage, la couleur de ce métal précieux ne bouge pas avec le temps : le platine utilisé en bijouterie est généralement peu transformé. 

Les poinçons du platine

La qualité du platine se distingue par trois principaux titres :

• Le platine 850 millièmes, soit 85% de platine pur 
• Le platine 900 millièmes, soit 90% de platine pur
• Le platine 950 millièmes, soit 95% de platine pur

Pourquoi le platine est-il si cher ? 

Ce métal noble est rare : les filons de paillettes de platine natif sont petits et difficiles à trouver, et il est plutôt généralement récupéré en alliage naturel dans les minerais de cuivre et de nickel. On estime à environ 160 tonnes la production annuelle de platine, quand l’or se situe aux alentour de 2500 tonnes par an. 

Résistant à la corrosion et à l’abrasion, les propriétés du platine sont très prisées dans l’industrie automobile, dans les pots catalytiques : sa composition chimique fait de lui un bon catalyseur. Utilisé dans la conception de pots catalytiques, il permet donc de « nettoyer » partiellement les émanations de gaz d’échappement, en retenant les particules les plus nocives tels que le monoxyde de carbone, les oxydes d’azote et certains résidus d’hydrocarbures. On estime entre 10 et 15 kilomètres roulés pour que le pot catalytique atteigne la température nécessaire pour qu’il puisse commencer à filtrer les gaz d’échappement, soit 400°C. 

Depuis les années 90, l’obligation d’intégrer des pots catalytiques dans les voitures a contribué à la hausse de la demande en platine. Les nouvelles réglementations plus récentes en matière de filtrage de la pollution émise par les voitures perpétuent un besoin croissant en métaux du groupe platinoïde, ce qui engendre une augmentation constante des coûts de production.