Le rhodium, métal le plus cher du monde

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’or n’est pas le métal le plus cher au monde. Ni même le platine d’ailleurs. Tout en haut de la liste, se trouve un grand inconnu du public : le rhodium. 

Utilisation du métal le plus cher au monde

Son nom est originaire du grec “rhodon”, soit la couleur rose. Particulièrement prisé dans l’industrie automobile, le rhodium se retrouve dans les convertisseurs catalytiques avec le palladium et le platine. Ces systèmes permettent de réduire les émissions de gaz toxiques des pots d’échappement. Les normes anti-pollution n’ont cessé de se durcir ces dernières années, et le rhodium fait partie des indispensables des installations de traitement des gaz tels que l’oxyde d’azote, qu’émettent les voitures. Pas étonnant alors, que ce métal précieux ait vu sa valeur multipliée par douze, en l’espace de seulement quatre ans ! 

Le rhodium est également une star en joaillerie. Les bijoux en or et argent sont fréquemment enrobés d’une couche de rhodium : on dit alors qu’ils sont rhodiés, soit plaqués au rhodium. Cette fine couche leur permet de protéger le bijou, offre un aspect plus blanc et éclatant à l’objet et le protège des rayures et du noircissement dans le cas de l’argent. 

Propriétés du rhodium

Cet élément métallique a pour symbole chimique le symbole Rh et le numéro 45. D’une couleur blanc argenté, le rhodium est prisé pour son extrême dureté, sa résistante à la corrosion et sa neutralité chimique. Son point de fusion est très élevé : 1936,85°. Il fait partie de la famille des métaux précieux du groupe Platine, et se trouve être 100 fois plus rare que l’or ! Dans la nature, le rhodium est généralement allié à des minéraux similaires, sous forme de métal libre. Il n’existe pas de mine de rhodium à proprement parler, car il s’agit d’un sous-produit de l’extraction de platine ou de nickel. 

Origine du rhodium 

En 2019, c’est l’Afrique du Sud qui a extrait plus de 80% de la production mondiale. L’Oural russe arrive en seconde place, et écoule ses stocks au compte-goutte, conscient de la valeur du rhodium. Environ 26 tonnes de rhodium ont été extraites par an au cours des trois dernières années. A cette production minière s’ajoute une douzaine de tonnes de rhodium recyclé. Comme la plupart des extractions minières, les conditions d’extraction sont mises en cause par les associations environnementales pour leur impact négatif sur la biodiversité du lieu d’extraction. 

Economie du rhodium

En Europe comme en Chine, la demande est en constante augmentation. Il n’y a pas de marché coté pour le rhodium comme pour l’or, et ce métal s’échange donc entre mineurs, grossistes et industriels. Certains investisseurs ont vu en le rhodium un potentiel de valeur refuge, comme l’or : soit un métal précieux fortement demandé, dont la valeur va rester la même ou croître pendant les prochaines années. L’offre est donc en déficit, ce qui augmente le prix au kilo du rhodium. Ressource rare et limitée, sa capacité à capter une partie de l’oxyde d’azote des pots d’échappement en fait un métal convoité par les constructeurs automobiles. Aujourd’hui, son cours oscille entre 27 000 et 30 000 $ l’once, soit quinze fois le prix de l’once d’or ! Présent dans les pots catalytiques à raison de 0,1 grammes par véhicule, le prix élevé de cette ressource pousse certains voleurs à subtiliser les pots d’échappement pour en extraire le précieux métal.